Lettre d'adieu de Tancrède à son temple

Chers ex-confrères et consœurs de l'Éclat Ardent,

J'imagine que cela surprendra un certain nombre d'entre vous, même si je m'en étais déjà ouvert à Frère Chrysaor et l'avais brièvement évoqué à la prêtresse Moiraine récemment, mais j'ai décidé de quitter l'ordre et de m'en retourner en mon royaume de Cormyr en compagnie de mon épouse Meriel, cormyrienne tout comme moi. Aussi serai-je déjà sur les mers quand vous me lirez, ayant préféré partir humblement et discrètement comme il sied à un paladin.

J'ai ressenti cet appel du pays natal depuis très longtemps, et me suis lassé lentement mais sûrement du contexte religieux et politique d'Erethil, dont j'ai trouvé les habitants très, trop tolérants envers le Mal qui suinte de chaque recoin. Je ne m'explique pas ces Tablettes d'Azur qui devraient être inacceptables pour tout homme de Bien, ni comment on peut vivre en côtoyant les membres d'un temple maléfique, dont on connaît pertinemment les pratiques sacrificielles. Je ne comprends pas plus comment on peut participer à une vie politique en sachant le régime tenu par des tyrans maléfiques, sous une couverture monarchique hypocrite.

On m'a demandé de me montrer prudent, de ne pas tenir de propos trop droits pour ne pas choquer les institutions de l'île, de réfréner mes idées de guerre sainte, celles que j'avais en arrivant sur l'île. Mais perdre cette fraîcheur, c'était perdre le sens de ma vocation, c'était devenir à court terme un paladin sans conviction, sans âme, guetté dangereusement par la corruption. Je ne parle même pas du fait de devoir présider des procès en compagnie d'un personnage du Morne Simulacre, chose qui vaudrait déchéance en bien des ordres tyristes et qui me vaudra une période de repentance à l'Ordre du Saint Jugement de Suzail que je vais retrouver. Aussi suis-je parti pour ne pas devenir quelqu'un d'autre que qui je veux continuer à être, un serviteur inconditionnel du Juste.

Je vous recommande en conclusion de n'oublier jamais que vous êtes des serviteurs du Bien avant toute chose, avant Erethil bien évidemment. C'est cela qui vous confère vos pouvoirs et qui donne sens à vos vies, pas autre chose. J'espère cependant d'une façon ou d'une autre que vous pourrez restaurer le Prince Erevan sur son trône et améliorer par là-même le sort des habitants, même si cela sera loin de suffire. Pour ma part, je retourne là où un paladin peut exprimer son plein potentiel, sous l'égide d'un paladinat véritable et d'un roi juste qui ne tolère pas le Mal, chose que ne permettra jamais la tradition de l'île d'après Frère Chrysaor.

Puisse le Juste vous donner la force et la fidélité, et merci à tous ceux qui ont pris du temps pour moi, ce dont je me souviendrai dans mes prières,

Tancrède de Jasperal

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