Allégeance

Dans les temps féodaux, l'allégeance faisait référence à la relation entre un guerrier et son seigneur. Un guerrier jurait allégeance à un seigneur en échange de protection, support et propriété. Le seigneur à son tour pouvait compter sur le guerrier pour une carrière militaire loyale et d'autres services. Le seigneur et le guerrier honoraient tout deux scrupuleusement cet agrément. La perfidie, violation de cette promesse par une des deux parties, était considérée comme une terrible offense à sa foi.
 
Cet ouvrage reprend une vue plus large de l'allégeance, la loyauté ne s'appliquant plus à un seul seigneur, mais à tout gouvernement loyal bon, religion ou philosophie de cette tendance. Pour plus de facilité, nous désignerons le récipiendaire de la loyauté du paladin comme son protecteur.
 
Peu importe qui - ou quoi - tient fonction de protecteur, l'allégeance donne au paladin le sentiment d'appartenir à quelque chose de plus important que lui. Elle sème aussi les jalons du code de conduite du paladin ; le protecteur lui enseigne l'essence du bien et du mal, de la justice et de l'injustice. Toutefois, bien que le protecteur fournisse le code de conduite, c'est le paladin qui est responsable et supporte le poids de ses propres actes.


Au sujet des catégories

Examinons les trois catégories de protecteurs féodaux :

Religion. Une religion est un ensemble de croyances centrées autour d'une ou plusieurs divinités omnipotentes aux pouvoirs surnaturels. Le protecteur est généralement une Église représentant une religion établie, mais peut être une divinité.

Gouvernement. Ceci peut être tout individu ou corps gouvernemental ayant un pouvoir absolu de faire des lois et déclarer la guerre. Dans la plupart des campagnes, ce protecteur est un monarque.

Philosophie. Une philosophie est un ensemble d'idées expliquant la nature de l'univers, en excluant les êtres surnaturels. Le protecteur peut être une philosophie établie développée par des sages, ou une philosophie unique développée par le paladin lui-même. Le chapitre 8 discute des définitions de la philosophie plus en détail, y compris les différences entre philosophies et religions. En ce qui concerne la féodalité, la religion et la philosophie s'excluent mutuellement ; un paladin ne peut prêter allégeance aux deux.


Choix de protecteurs

Tout paladin doit prêter allégeance à quelque chose. Il doit au minimum prêter allégeance à une religion ou une philosophie ; c'est cette foi qui lui apporte les pouvoirs spéciaux du chapitre 2. Ensuite, les protecteurs des paladins proviennent naturellement de leurs antécédents et de leur apparence. Dans la plupart des campagnes, les protecteurs appropriés seront évidents. Par exemple :
 
- Si un paladin suit les préceptes d'une religion loyale bonne et sert dans l'armée d'un monarque loyal bon, il prêtera probablement allégeance à son Église et à son gouvernement.
- S'il provient d'une structure théocratique rigide (une société dirigée exclusivement par des prêtres) ou ne sert pas de seigneur féodal, il ne prêtera allégeance qu'à son Église.
- Si une monarchie loyale bonne n'a pas de relations formelles avec une religion donnée, le paladin peut prêter allégeance à un dirigeant et à une philosophie, et pas à une Église.
- Si un paladin opère indépendamment et n'a pas de relations avec une Église, il prêtera probablement allégeance à une philosophie.

Pour référence, la table 14 montre toutes les combinaisons d'allégeance possibles. Un paladin peut prêter allégeance à toute combinaison autorisée (avec l'accord préalable du MD). Il ne peut pas prêter allégeance à une combinaison interdite. Les interactions entre gouvernements, philosophies et religions sont décrites au chapitre 8.


Table 14 : Combinaisons d'allégeances

Combinaison -> Permise/Interdite

Gouvernement, religion et philosophie -> Interdite *
Gouvernement et religion -> Permise
Gouvernement et philosophie -> Permise
Religion et philosophie -> Interdite *
Gouvernement seulement -> Interdite **
Religion seulement -> Permise
Philosophie seulement -> Permise

* Pour l'allégeance, la religion et la philosophie s'excluent mutuellement.
** Tout paladin doit prêter allégeance à une religion ou une philosophie, ce qui lui octroie ses pouvoirs spéciaux (voir chapitre 2).


Obligations de l'allégeance

Une fois qu'un paladin prête allégeance à un protecteur donné, il y est lié indéfiniment. Si son roi s'engage dans des activités maléfiques ou que son Église devient corrompue, le paladin peut avoir à se trouver un autre protecteur ; le profil de l'apatride décrit une conséquence possible de ces situations. Normalement, toutefois, le protecteur d'un paladin ne change jamais.
 
Les responsabilités associées à l'allégeance varient selon le protecteur. Un monarque peut par exemple demander au paladin d'effectuer un service militaire. Une Église peut lui demander de se plier à de strictes règles de comportement. La section des "édits" de ce chapitre décrit de telles requêtes en détail. En général, toutefois, l'allégeance requiert du paladin qu'il :
 
- serve fidèlement son protecteur en dépit de ses aversions personnelles ;
- répande les principes et idéaux de son protecteur ;
- honore et respecte les représentants et symboles de son protecteur ;
- sacrifie sa vie pour son protecteur si nécessaire

Exemples :

- Sire Geffen, qui a prêté allégeance à son roi, apprend que son pays natal a déclaré la guerre à Dryston, un pays voisin. Geffen est attristé de la nouvelle. Beaucoup de ses vieux amis habitent à Dryston, ainsi que .son beau frère. Toutefois, Geffen considérera dorénavant tous les soldats de Dryston comme des ennemis, qui qu'ils puissent être.

- Dans un village distant, Geffen est aux portes de la mort, essayant de se remettre des blessures infligées par un dragon rouge. Un fermier lui propose de l'amener à un soigneur spécialisé. Geffen accepte, et le fermier le prend dans sa carriole. Après une heure de voyage, la carriole croise un héraut portant la bannière du pays natal de Geffen. Geffen demande au fermier de s'arrêter, et insiste ensuite pour qu'il l'aide à se relever. À contrecoeur, le fermier l'aide. Réunissant ses dernières forces, Geffen lève la main et effectue un salut au drapeau.

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