[Le 22 mars 2012]
Un semi-homme s'était
avancé jusqu'à la place de notre saint temple, alors que je m'y
trouvais encore convalescent, après mon duel contre le semi-orc de
Vilbas, en compagnie de la sœur Mazarine Voss. Il avait prémédité
le blasphème qu'il allait opérer, ayant amené avec lui quelque
matériel de charlatan, qui lui servit tout d'abord à faire fuser
quelque trait enflammé et sifflant en direction des cieux : ce
fut comme un signe de ralliement pour curieux et badauds de toutes
sortes.
Une fois cet effet
escompté produit, le petit homme s'enflamma lui-même pour annoncer
une bonne nouvelle, à savoir la naissance d'un nouveau dieu du nom
de Kalos, du fait de l'impuissance de ceux qu'il qualifiait,
pardonnez-moi de devoir le rapporter, de faux dieux. Les réactions
étaient diverses parmi la foule, certaines personnes s'avérant
intéressées, même si beaucoup étaient simplement curieuses voire
amusées.
Toutefois, le prêcheur
était déterminé et semblait habité par ses convictions, malgré
une première saillie malhabile qui lui fit annoncer qu'il étai le
détenteur du « résidu du pouvoir de Kalos », alors
qu'un résidu semblait induire la disparition dudit pouvoir, comme je
le fis remarquer. Il entreprit alors d'accomplir un nouveau tour, à
savoir faire se tordre une cuillère par le seul pouvoir de Kalos ;
quelques personnes semblèrent mises en doute par ce tour de
passe-passe, alors que ma présence fit se raviser un de nos fidèles.
Je déclarai n'être pas impressionné par une vulgaire magie.
Un fidèle de Vanaël du
nom d'Andrew prit ensuite le parti de confondre le prêcheur qui
avait insulté le Corps divin, en une brève joute oratoire qui
aboutit à un sort de silence lancé contre le petit homme, pour
prouver à la foule que ce Kalos ne le soutenait pas. Le prêcheur ne
se découragea toutefois une fois la parole recouvrée, voulant faire
remarquer combien le fidèle de Vanaël était agressif, quand lui
voulait sauver les âmes, faire voir que certes notre monde courait à
sa perte, mais qu'un paradis serait promis aux fidèles de Kalos.
Tandis que la sœur Voss
me murmurait de le laisser tant qu'il ne s'en prenait qu'à Vanaël,
semblant ne pas craindre d'emprise sur les nôtres, le fidèle de
Vanaël faisait remarquer qu'il était bien improbable qu'un dieu
incapable de protéger son fidèle pût offrir un paradis –
argumentation qui peut par trop exposer à mon goût, car on n'est
jamais à l'abri d'être confronté à plus puissant ou habile que
soi. A mes yeux l'évidence d'A'gloth brillait dans Son rayonnement
solaire, que Lui seul pouvait accorder.
Le prêcheur conclut en
affirmant qu'il avait le moyen de libérer de l'angoisse du monde
charnel, et annonça que ce qu'il appelait le Clergé et le Ministère
des Bénédictions de Kalos, accueillerait les fidèles au 7 rue de
la Berlue, à Sarmath.
Que l'Oeil confonde
l'hérésie,
Vigilant Clovis Valoris
Annexe :
[Le 31 mars 2012]
Rumeurs de blasphème
au temple du Corps divin
Un homme barbu d'humble
condition vint me demander au temple d'A'gloth, en présence de sœur
Mazarine, ce que nous pensions d'un certain Kelos, que je ne pus
manquer de reconnaître comme l'invention du prêcheur d'il y avait
quelques temps, qui persévérait de toute évidence. Il était
inquiétant de constater, à travers l'homme et son attitude, que la
conviction du petit homme parvenait à semer le trouble, y compris
quant à la proclamation que les dieux du Corps divin étaient faux.
A travers les remarques
naïves de l'homme, nous pûmes toutefois discerner quelques éléments
nouveaux de la parole du semi-homme, du moins si elle était bien
rapportée. Car notre solliciteur nous évoqua un rapport entre Kalos
et le voile noir, comme si ce dernier était à l'origine du premier.
La sœur Mazarine insista beaucoup sur la situation de la Fosse pour
lui montrer que les effets du voile n'avaient rien de divin, tandis
que j'expliquai un peu à l'homme que l'anamorphose et ses
conséquences étaient le fruit des actions des mortels, et que de
toute évidence les mortels ne sauraient engendrer le divin.
Mais le plus grave se
révéla quand l'homme s'étonna alors du fait qu'on laissât ce
prêcheur insulter les icônes des dieux dans l'enceinte même du
temple du Corps divin... Il y a manifestement quelque chose à
démêler en tout cela, et il ne me semble pas que nous puissions
continuer à laisser faire de tels blasphèmes.
Que le saint courroux
d'Oculus maximus balaie les infidèles,
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