L'empoisonnement de Don Gormi

[Le 14 décembre 2012.]


En présence d'une foule assez nombreuse entre notre sainte chapelle et le portail de la Cité haute, Don Gormi vint parader en compagnie de son champion M. de Ventrue et de quelques hommes, se plaignant à haute voix que le Ministère ne le laissât pas pendre tous les délinquants. De fait, il trouva un flagorneur idéal en la personne du gnome Schunpeter, qui le complimenta sur le massacre à la gatling de la foule, lors duquel j'avais été blessé par balle par le Don lui-même. Hélas, il trouva une courtisane moins complaisante en la personne d'une jeune femme à la tenue provocante qu'il fit approcher comme « suspecte », et qu'il embrassa goulûment devant tout le monde après l'avoir attouchée, son « champion » s'extasiant servilement devant la prouesse de son maître. Hélas pour lui, ce fut devant notre chapelle qu'il fut puni de sa concupiscence ; peu après l'embrassade, Don Gormi se sentit mal jusqu'à défaillir, portant la main à son ventre. Après avoir été évacué par ses hommes paniqués et nerveux, un milicien vint trouver Mlle Gabrielle qu'il avait reconnu, pour lui commander d'aller soigner son chef sans politesse. Elle lui en demanda pourtant, avant que je ne la rejoignisse, pour exprimer mon mécontentement à l'homme en lui rappelant que les siens ne se gênaient pas pour tirer sur nous, et se trouvaient donc mal placés pour nous réclamer quoi que ce fût. Le milicien partit en colère, nous menaçant de représailles de la part de M. de Ventrue. Certains observateurs suspectèrent deux hommes inconnus m'ayant parlé juste au moment des faits d'avoir fait diversion, et la jeune femme aguicheuse d'avoir utilisé un baume spécial sur ses lèvres.

Vigilant Clovis Valoris


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