A mon grand regret, je
dois vous informer, vous tous membres de notre saint ordre, du fait
que j'ai dû procéder au renvoi d'un écuyer, Childéric, qui a
manqué à son code d'honneur et à son serment à mon égard, comme
au respect dû à la mémoire de nos frères tombés au champ
d'honneur.
Ce sont des signes
avant-coureurs que j'avais déjà perçus, quand l'intéressé, après
que lui eus raconté l'origine des ruines néthérisses de cette île
et leur degré de sainteté eu égard au clergé de Torm, avait déjà
émis des doutes quant à la possibilité d'accomplir son devoir
(soir la Dette d'abandon) au sein de notre hiérarchie, lui qui se
définit comme « radical », pour ne pas dire fanatique.
J'avais fermé les yeux en espérant l'amener à prendre en
considération notre situation générale. Malheureusement, ne
l'ayant pas revu bien des jours depuis lors, j'appris par un de ses
habitants, à l’occasion de la pièce donnée à Pierre Levée
dernièrement, qu'il se tenait de manière ostensible près de Thola,
commençant à faire parler les gens et sans nul doute les autorités.
En nous revoyant, la
discussion a été cordiale de prime abord, moi le renseignant sur
quelques dossiers en cours, notamment la dernière descente effectuée
sous le temple de Loviatar, et n'évoquant pas encore cette question
de Thola. Mais cette conversation a pris un autre tour quand
l'écuyer, de manière inopinée et après que j'eus parlé de la
situation parfois ambiguë du clergé de Kelemvor dans le Concile
Blanc auparavant, a commencé à remettre en question de manière
directe un fonctionnement de l'ordre que je n'avais pourtant pas
encore clairement expliqué, prétendant que le fait que deux
Tyrréens soient à sa tête devait brider les autres clergés dans
leurs missions – alors même qu'il avait prêté de lui-même
serment à moi-même et au Juste en s'agenouillant, la première fois
que nous nous sommes vus, et remettant donc en cause son serment. Je
me suis fort étonné de ces propos à tendance indépendantiste et
de la remise en cause quasiment directe de ma compétence et de celle
du Père Franz alors que la Triade travaille de concert depuis
toujours, trouvant cela peu respectueux. Mais l'homme, négligeant
son rang d'écuyer, se mit à parler de conseil exécutif composé
d'un prêtres de chaque foi et tenta de justifier sa négligence par
le principe de franchise ; une franchise qui n'était
qu'insolence comme la suite l'a démontré.
Le serment bafoué du paladin de Torm |
Car alors que je me suis
proposé d'expliquer plus clairement le fonctionnement que nous
avons, et qui ne remet pas en cause la mission des différents
clergés, mais présuppose de la discipline, faute de quoi aucune
action unie n'est possible, l'écuyer, sans m'écouter, a osé faire
le constat que notre action est un échec, du fait que Thola est aux
mains du Zentharim.. Il a posé directement notre responsabilité
dans la balance à propos de cette invasion, même si je lui a
demandé une fois alors, puis une fois à la fin de la discussion, de
bien vouloir se rétracter et présenter des excuses pour cette
insulte. Cela parce qu'on ne peut désigner comme responsable un
ordre saint qui a versé presque tout son sang, et cela quand on ne
connaît pas l'histoire d'une île et qu'on ne se base que sur un
constat hâtif et orgueilleux.
Je soupçonne cependant
l'homme d'avoir suscité cette controverse à dessein, du fait qu'il
sait que je n'ai pas permis d'aller encore agir près de Thola et
qu'il en a montré le désir ardent ; il faut prendre garde à
quelqu'un qui est susceptible de mettre en danger notre diplomatie,
tout autant que son fanatisme confine à un orgueil irraisonné.
Violations paladinales
. Vertu d'allégeance
non respectée, du fait du serment fait à moi-même de son plein gré
remis en question contre Tyr, de par les péchés d'orgueil et
d'impatience, et du fait de la mise en danger de la diplomatie de
l'ordre ;
. Vertu d'honnêteté
bafouée, du fait d'une parole et d'un serment donnés à la légère,
puisque contestés à la première contrariété sous prétexte de
divergences théologiques ;
. Vertu d'honneur
non respectée, du fait de la contestation persistante d'un
supérieur, sur des connaissances insuffisantes qui plus est, et
malgré deux demandes d'excuse (ce
qui fait que la violation chaotique devient maléfique) ;
. Vertu d'humilité
bafouée, en désignant comme coupable de l'invasion de la capitale
un ordre ayant versé presque tout son sang, et parlant comme un
censeur sans avoir ni le rang, ni l'expérience, ni aucune
qualification pour ce faire ;
En conséquence de quoi,
moi, Roland de Jasperal, commandeur de l'ordre des Faucons Pèlerins,
déclare le dénommé Childéric indigne de notre service comme de la
chevalerie sainte.
Sous le regard du Juste,
Roland de Jasperal,
Paladin du Saint Jugement
de Tyr
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire